Les opérateurs en ligne régulés français ont connu une année 2015 difficile avec des pertes collectives de 5€ millions. Le rapport de l'Arjel sur 2015 montre des résultats pauvres, principalement dus à une offre de jeux trop limitée et un système de taxation inadapté.
Un triste bilan
Le bilan de l'année 2015 n'a rien de réjouissant pour les opérateurs en ligne français. Le marché comptait 16 opérateurs possédant 29 licences de jeux (11 de paris sportifs, 10 de poker et 8 de paris hippiques). Ces derniers ont perdu 5€ millions l'année dernière.
Les paris hippiques ont été le seul vertical satisfaisant avec un gain de 10€ millions. En contrepartie, le poker en ligne et les paris sportifs ont perdu 7 à 8€ millions chacun.
Les pertes collectives ne signifient pas que tous les opérateurs ont été perdants en 2015. En effet, 5 des 11 licenciés de paris sportifs ont apprécié un profit annuel, tandis que seuls 2 des 10 licenciés poker ont généré un bénéfice (à savoir Pokerstars et Winamax).
A noter que les résultats des paris sportifs seront plus cléments cette année, notamment grâce à l'Euro 2016 et aux Jeux Olympiques de Rio, qui se sont montrés populaires auprès des parieurs. En parallèle, le poker en ligne a peu de chance de croître et la plus grosse part du gâteau reviendra encore aux deux mêmes leaders, laissant les autres se partager les miettes.
Trop de taxes et absence des casinos en ligne
Les casinos ne sont toujours pas prévus par la loi. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles le marché est en difficulté : le manque d'offre attractive pour les joueurs. Les joueurs de casino en ligne ne manquent pourtant pas, mais le gouvernement n'a toujours pas jugé bon de légaliser ce secteur pourtant dynamique. La conséquence est donc claire : le gouvernement ne récupère pas de taxes et impôts sur cette activité car non-légalisée et les joueurs ne peuvent pas recevoir de protection quand ils tombent sur des opérateurs peu scrupuleux.
L'autre raison de la pauvreté du marché français est l'absurdité de son système de taxation, comme l'atteste Charles Coppolani dans le rapport de l'Arjel. Le Président de l'Autorité regrette que les taxes soient prélevées sur les mises et non le PBJ :
« Le marché reste handicapé par une fiscalité lourde qui impose les opérateurs sur des sommes qu'ils ne perçoivent pas – les mises – alors que la logique économique recommanderait une assiette sur le Produit brut des jeux (PBJ) c'est-à-dire le montant des mises déduit des gains encaissés par les joueurs. »
Ce système inadapté est une mise à mort lente et douloureuse pour la plupart des opérateurs. Un changement est inévitable pour le marché dans sa globalité car, dans ces conditions, le futur ne pourra laisser que quelques rares acteurs se partager l'intégralité du gâteau et dicter leur loi.
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