Comme nous vous l’avons récemment expliqué dans nos colonnes, la crise sanitaire pousse les casinotiers français dans leurs derniers retranchements. Mais s’il y a bien un groupe qui souffre plus que les autres, c’est Barrière. Le numéro un des casinos dans l’Hexagone accuse le coup. Son seul casino d’Enghien-les-Bains, dans le Val-d’Oise, affiche une perte d’activité de - 39 %. Des licenciements sont prévus, mais pas seulement… Décryptage.
Barrière : seul casinotier français à procéder à des licenciements
Le groupe Barrière ne se cache plus. Récemment, il a annoncé un plan de sauvegarde de l’emploi, ce qui, de manière très paradoxale, passe par des licenciements (soixante-dix à ce jour). Pour les représentants du personnel du casinotier : « […] La situation que traverse l’enseigne est une aubaine pour se séparer d’une partie de ses employés ».
En effet, les syndicats des casinos Barrière ont déclaré que le groupe est le seul des casinotiers français à envisager des licenciements en cette période de crise économique et sanitaire. En outre, selon eux, le casino d’Enghien-les-Bains serait concerné par le plan de sauvegarde de l’emploi alors même qu’il maintiendrait un résultat net, malgré les fermetures à répétition. En effet, au vu des circonstances, pourquoi vouloir à ce point licencier ?
Selon les syndicats, les emplois des croupiers sont menacés
Toujours d’après les syndicats, l’un des premiers postes de dépenses dont Barrière souhaiterait se séparer pour son casino d’Enghien-les-Bains, ce sont les croupiers qui officient sur les tables de jeu. Les syndicats soutiennent que le groupe profiterait de la situation actuelle pour engager son développement d’automatisation électronique, chose qui menace directement les emplois des croupiers.
Mais face à ces accusations, Patricia Legros, la Directrice Générale du casino Barrière d’Enghien-les-Bains, se défend : « Je ne comprend pas pourquoi les représentants du personnel avancent une telle supposition, surtout qu’elle est infondée. Les jeux de table restent une valeur importante du groupe. Je vous rappelle que les jeux de table représentent 50 % de l’activité de Barrière partout en France. S’en priver, ce serait se tirer une balle dans le pied », rétorque l’intéressée.
Mais le délégué syndical CGT du casino Barrière d’Enghien-les-Bains, Michaël Da Costa, ne se défile pas. « Même avec un résultat net de 2 millions d’euros en 2020 contre 12 millions en 2019, Barrière Enghien reste dans le positif. Il faut donc nous expliquer comment une entreprise qui maintient du résultat net, tout en restant fermé de mars à juin, peut engager un plan de licenciement ! ».
Pour la plupart des syndicalistes du Val-d’Oise, la réponse à cette question est évidente. Selon eux, le casino d’Enghien-les-Bains fera à nouveau recette à sa réouverture. La seule raison de procéder à des licenciements, ce serait donc pour dégager plus de bénéfices… Affaire à suivre.
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