Au casino Barrière d’Enghien-les-Bains, dans le Val-d’Oise, la direction a mis en place un plan de sauvegarde de l’emploi. Sur les six-cent salariés et collaborateurs mobilisés, près de soixante-dix d’entre eux devraient être privés de leur poste. Les employés se sont mobilisés et sont désormais prêts à faire front. Ils ont notamment lancé une cagnotte de solidarité et interpelé la municipalité de la commune. Décryptage.
Casino d’Enghien-les-Bains : les salariés s’organisent contre le patronat
Les salariés du casino d’Enghien-les-Bains, géré et exploité par le groupe Barrière, entendent contester les licenciements qui concernent une partie d’entre eux. En effet, après l’annonce en janvier dernier de la suppression de près de soixante-dix des six-cent emplois dans le cadre d’un plan de sauvegarde — un programme d’économie global au sein du groupe qui cible la restauration, l’hôtellerie et les jeux de tables —, les salariés ont décidé de se faire entendre.
Tandis que l’Hôtel du Lac devrait bientôt être fermé, la plupart des salariés considèrent le plan de sauvegarde de l’emploi comme une injustice, pire encore, une trahison. Pour Marie, employée du Grand Hôtel et maman de deux enfants : « […] Les conditions de travail étaient déjà difficiles avant le Covid-19. La direction nous a demandé d’être patients, prétextant qu’il y avait des projets de reconstruction pour l’hôtel et le casino. Et maintenant, on nous annonce des licenciements. C’est incohérent et catastrophique, surtout qu’il est évident que l’activité reprendra un jour. Et que les clients seront là le jour J ! ».
La solidarité des salariés qui ne sont pas concernés par le plan de sauvegarde
À Enghien-les-Bains, la solidarité semble être de mise dans les rangs de l’ensemble des salariés, y compris ceux qui ne sont pas concernés par le plan de sauvegarde de l’emploi. Il faut dire que la moyenne d’âge des employés du casino est de 45 ans ; nombre d’entre eux justifient d’une ancienneté d’au moins dix ans, sans compter qu’ils ont des enfants… Devant une telle situation, impossible pour tout un chacun de rester insensible, surtout qu’un deuxième plan social est craint de toutes et tous, ce qui porterait le nombre de licenciements à cent, au lieu de soixante-dix actuellement.
Aux dernières nouvelles, les salariés, soutenus par les organisations syndicales qui ont remis en cause le plan tout en appuyant le fait que Barrière a bénéficié des aides exceptionnelles financées à 100 % par l’État, ont lancé une cagnotte qui leur permettra de régler les frais d’avocat. À ce jour, 3 500 € ont été récoltés. « On se dirige vers le tribunal pour contester ces licenciements », certifie Mickaël Da Costa, délégué syndical CGT.
Pour rappel, le casino d’Enghien-les-Bains réalise chaque année plus de 20 % du chiffre d’affaires du groupe Barrière. Mais, paradoxalement, c’est celui qui est le plus touché par les mesures sanitaires liées à la pandémie de Covid-19.
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