Comme l’ensemble des autres casinos terrestres de l’Hexagone, les quatre casinos de Béarn et de Bigorre, respectivement situés dans les départements des Pyrénnées-Atlantiques et des Hautes-Pyréennes, sont fermés depuis presqu’un an en raison de la pandémie de Covid-19. Et fatalement, le manque à gagner des établissements de jeux a des répercussions importantes sur les recettes des municipalités, ces dernières prélevant des taxes sur les revenus des casinos.
Casinos de Béarn et Bigorre : les maires s’insurgent contre la fermeture des casinos
En Béarn et en Bigorre, quatre casinos sont installés, trois d’entre eux appartenant au groupe Tranchant (casinos de Pau, d’Argelès-Gazost et de Bagnères-de-Bigorre) le dernier étant la propriété du groupe Partouche (casino de Salies-de-Béarn). Or, comme les quelque deux cents casinos du reste de la France, leurs portes sont fermées depuis le 30 octobre dernier. Autant dire que le manque à gagner est énorme pour les communes !
Effectivement, ces dernières appliquent une taxe issue d’un pourcentage sur le PBJ des casinos (grosso modo, la différence entre les mises des joueurs et les gains). Cette recette nette est particulièrement importante pour les municipalités, qui souffrent indirectement de la crise économique perpétrée par la pandémie de Covid-19.
Ainsi, Jean-Louis Peres, l’adjoint aux finances de la ville de Pau, confie que « La ville prélève en temps normal autour d’1,2 million d’euros chaque année. Or, en 2020, il a manqué entre 300 000 et 400 000 euros. Sur des recettes de fonctionnement situées autour de 15 millions d’euros, 1,2 million d’euros, c’est une sacrée somme », affirme l’intéressé, rappelant que les montants prélevés sont habituellement rapportés aux produits permettant le bon fonctionnement des territoires locaux.
D’ailleurs, le constat est le même dans les trois autres communes. À titre d’exemple, à Bagnères-de-Bigorre, la recette moyenne, fixée à 490 000 euros, est passée à 210 000 euros en 2020.
Les municipalités ont exonéré une partie des loyers des casinos
Tandis que nombre d’investissements ont fait l’objet de reports, les municipalités ont parfois pris la décision d’exonérer tout ou partie des loyers payés par les casinotiers. Ainsi, à Pau, une exonération de 9 000 euros sur les 22 000 prévus, hors taxes, a été votée en conseil municipal, autant d’argent qui ne rentre pas dans les caisses de la ville. Mais lorsqu’elles ne peuvent pas se permettre de reporter certains investissements décisifs, certaines d’entre elles seront très certainement contraintes d’augmenter la taxe foncière…
Pour rappel, selon la Cour des Comptes, en 2019, le prélèvement sur le PBJ atteignait 294 millions d’euros sur toute la France. En 2020, les communes ont déjà perdu près de 30 % de leurs recettes.
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