Après six mois de fermeture dus aux mesures gouvernementales (Covid-19), le quatrième trimestre des groupes de casinos français se solde par un recul de 41 % de leur produit brut des jeux. Le dernier exercice des casinotiers est même équivalent à celui des casinos en ligne, une activité qui reste encore et toujours illégale en France. De ce fait, les professionnels du secteur exigent qu’une nouvelle phase de régulation soit mise en place pour pallier leur manque à gagner.
Le CA des casinos en ligne supérieur ou égal à celui des casinos terrestres !
Pour la première fois en 2021, au quatrième trimestre, le chiffre d'affaires réalisé par les casinos en ligne opérant dans l'illégalité depuis des territoires offshore est comparable voire supérieur à celui des casinotiers français. Les confinements répétés et couvre-feux ont en effet boosté la fréquentation des sites de jeux de hasard illicites.
Pour les grands noms des casinos en France (Barrière, Partouche, Joa, etc.) et les acteurs agréés des jeux sur internet (les opérateurs de poker et de paris sportifs en ligne), cette concurrence déloyale ne peut plus durer.
« Nous demandons aux pouvoirs publics d’agir une bonne fois pour toute. Le choix de la non-régulation des casinos en ligne n'a pas été payant, et il n'est aujourd'hui plus possible de nier l'existence d'une offre illégale pléthorique ainsi que la réalité de la demande en jeux de casino sur internet », clame haut et fort l’AFJEL, l’Association Française du Jeu en Ligne.
Si les aides conjoncturelles sont probablement une bonne chose, l’AFJEL demande avant tout la mise en place d’une réforme structurelle. L’association des opérateurs de jeux en ligne estime en effet que la logique française de non-régulation des casinos en ligne est dépassée et à contre-courant de l’ensemble de ses voisins européens.
Un triste record qui nous renvoie à l’exercice 1995-1996…
Le syndicat professionnel Casinos de France, l’un des principaux du secteur des casinos terrestres, fait quant à lui état d’un produit brut des jeux atteignant 1,08 milliards d’euros pour 2020-2021, soit un recul de 41 % en glissement annuel.
Pour retrouver un niveau aussi bas, il faut remonter à l’exercice 1995-1996. Et pourtant, à l’époque, seuls 156 établissements étaient en activité, contre 202 de nos jours. Par conséquent, force est de constater que les mesures de soutien de l’État n’ont pas permis de compenser les pertes d’exploitation des casinos terrestres hexagonaux, loin s’en faut !
Tandis que selon l’AFJEL le marché illégal des casinos en ligne français pèserait autour de 1,1 milliard d’euros de produit brut des jeux, le directeur général de la branche casino du groupe Barrière, Eric Cavillon, alerte que « […] L’exercice 2020-2021 a été très difficile. L’activité a reculé pour la deuxième année consécutive. Notre PBJ est en chute de 58 % par rapport à l’exercice 2018-2019. Le nombre d’entrées a baissé de 63 %. C’est très inquiétant ». Et c’est peu de le dire.
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