
Dans un contexte où les jeux d'argent en ligne connaissent une popularité croissante en France, le débat sur la légalisation généralisée des casinos virtuels s'intensifie. Grégory Rabuel, directeur général du groupe Barrière, l'un des leaders français des casinos terrestres, exprime vivement son opposition face à une telle libéralisation. Selon lui, légaliser massivement les casinos en ligne en France représenterait une menace directe pour près de 15 000 emplois, et entraînerait la fermeture d’un tiers des établissements physiques.
Le groupe Barrière en défenseur du modèle traditionnel
Propriétaire de 34 casinos en France, le groupe Barrière, récemment repris par Joy Desseigne-Barrière et Alexandre Barrière, plaide fermement pour le maintien du modèle actuel. Grégory Rabuel a ainsi rappelé que les casinos terrestres, soumis à des régulations très strictes concernant la sécurité et le jeu responsable, génèrent aujourd’hui environ 45 000 emplois directs dans l’Hexagone. L’intéressé a également insisté sur l'impact négatif qu'aurait une dérégulation totale, entraînant une chute estimée de 30 % de la fréquentation des établissements physiques.
Cette prise de position intervient dans un contexte où les casinos font face à une concurrence accrue, notamment de la part de plateformes numériques non régulées, jugées déloyales par le secteur traditionnel. Le lobby des casinos terrestres, représenté par des groupes influents comme Barrière, multiplie les actions de sensibilisation auprès des pouvoirs publics afin de contrer la montée en puissance des casinos en ligne. La principale critique adressée à ces plateformes concerne l’absence de contrôles rigoureux, contrairement aux établissements physiques soumis à une fiscalité élevée et à une surveillance permanente des autorités.
Une stratégie de diversification face à la concurrence
Pour faire face à cette concurrence accrue, le groupe Barrière mise sur la modernisation et la diversification de son offre. En plus des jeux traditionnels, le groupe développe de nouvelles expériences numériques intégrées à ses casinos physiques, comme l’application Barrière Play, qui vise à rajeunir et dynamiser l’expérience client. Des activités annexes telles que des spectacles, des restaurants et des hôtels de luxe complètent cette stratégie pour attirer une clientèle plus large et variée.
Cependant, les casinotiers terrestres dénoncent également une concurrence fiscale injuste, pointant du doigt FDJ United (ex-Française des Jeux), qui bénéficierait selon eux de règles beaucoup plus avantageuses. Le secteur des casinos terrestres, avec une contribution fiscale annuelle d’environ 1,5 milliard d’euros à l'État, réclame par conséquent une égalité de traitement.
Face à ces enjeux économiques et sociaux, le gouvernement français reste prudent quant à une éventuelle généralisation de l’ouverture des casinos en ligne. La bataille entre défenseurs de la régulation actuelle et partisans d'une libéralisation accrue semble loin d’être terminée, chaque camp étant décidé à défendre ses intérêts jusqu’au bout…
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