Le coronavirus est sans pitié avec le groupe Barrière, dont près de 95 % des collaborateurs sont aujourd’hui au chômage partiel. Son PDG, Dominique Desseigne, se prépare toutefois à la reprise de l’activité tout en admettant « être entré dans le vide et l’inconnu ». Il faut dire que les dix-huit hôtels, trente-quatre casinos, cent-quarante restaurants et autres golfs, bars et centres de fitness du groupe sont à l’arrêt depuis un bon mois. Alors, que va-t-il advenir de Barrière ?
Dominique Desseigne : « Nous affrontons le pire, c’est-à-dire le vide et l’inconnu »
Les activités du groupe Barrière — qui a généré 1,2 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2019 —, sont au point mort, quelques soient les jeux concernés, y compris les machines à sous et la roulette. Pire encore, les 7 000 salariés que la société emploie se retrouvent aujourd’hui au chômage partiel. Comme la plupart des entreprises françaises, le groupe Barrière est en train de vivre un cauchemar. Il faut dire qu’au-delà de l’épidémie de coronavirus, Dominique Desseigne ne sait pas contre qui il doit mener bataille. « Nous affrontons le pire de l’inédit : le vide et l’inconnu. Le vide, c’est l’absence de clients. L’inconnu, c’est l’attente d’une potentielle fin de confinement et de pandémie », explique le PDG du groupe Barrière.
Et puis surtout, tandis que Barrière songe à rouvrir ses établissements dès cet été, une fois la crise passée, les incertitudes se font encore plus nombreuses et violentes : « Quelles seront les séquelles laissées par la crise sanitaire ? Est-ce que nous voyagerons autant en 2021 que ces dernières années ? Est-ce que nous allons retrouver l’envie de manger sur la terrasse d’un restaurant, de lézarder sur une plage, de se réunir autour d’une table de roulette ou de blackjack ? Ces questions sont inévitables car elles représentent le fondement-même de notre industrie, qui est celle du tourisme et du divertissement. », poursuit un Dominique Desseigne désemparé.
De nouveaux défis de taille pour l’industrie française des casinos
Il va sans dire que ce sont l’humeur et le moral des Français qui scelleront l’avenir de l’industrie des casinos dans l’Hexagone. En effet, les citoyens retrouveront-ils la joie de vivre d’avant ? Ou bien leurs priorités et habitudes changeront-elles ? Ce qui est sûr, c’est que bon nombre de personnes ne veulent plus d’ « une vie comme avant » au sortir de la crise et dénoncent le capitalisme et la mondialisation comme les principaux responsables du marasme que nous traversons.
« Je ne sais pas s’il y aura un changement de notre mode de vie. Je ne sais pas si la solidarité qui s’est manifestée partout en France va perdurer. Mais en tant que chef d’entreprise, je sais qu’il faudra tirer des leçons de cette crise. Et j’y veillerai », insiste bien la patron du groupe d’hôtels et de casinos, particulièrement inquiet pour l’avenir.
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