Selon un rapport annuel de l’autorité de régulation Gemeinsamen Glücksspielbehörde der Länder (GGL), en 2023, le marché noir allemand des jeux de casino en ligne a rapporté jusqu’à 630 millions d’euros de recettes brutes aux opérateurs illégaux. Les revenus des jeux illégaux représenteraient jusqu’à 4 % du Produit Brut des Jeux (PBJ) du pays.
Allemagne : malgré des mesures concrètes, les opérateurs illégaux prospèrent
Selon le rapport annuel de la GGL publié le 1er juillet dernier, le marché noir des casinos en ligne a généré entre 400 et 600 millions d'euros de revenus bruts, contre 13,7 milliards d'euros pour le marché légal.
Le rapport de la GGL souligne que sur l’ensemble des revenus du marché légal, près de 3 milliards d’euros ont été générés sur Internet, les paris sportifs étant le produit iGaming le plus populaire avec 1,8 milliard d’euros de produit brut. Les machines à sous et le poker en ligne ont quant à eux contribué à hauteur de 400 millions d’euros.
Tout au long de l’année 2023, le régulateur allemand a surveillé jusqu’à 1 864 sites web et bloqué 133 d’entre eux. En effet, 87 plateformes ont été supprimées parce qu’elles proposaient des jeux d’argent illégaux aux parieurs allemands, tandis que 46 autres faisaient de la publicité pour les opérateurs du marché noir, lesquels sont pour la plupart basés en-dehors de l’UE.
Au total, l'autorité de régulation allemande a traité 438 cas de suspicion de jeux d'argent ou de publicité illégale. Suite aux actions de la GGL, 63 opérateurs du marché noir ont cessé leurs services et activités.
La GGL a soufflé sa première bougie en tant qu’autorité centrale de régulation
La Gemeinsamen Glücksspielbehörde der Länder a également dû faire face à 117 actions en justice intentées par divers fournisseurs de jeux d'argent en ligne (casino, poker et paris sportifs en ligne inclus). La principale raison de ces procès est la non-délivrance d’une licence aux opérateurs concernés.
Toutefois, malgré ces difficultés, la GGL a fait des progrès dans l'amélioration du processus d’octroi de licences, notamment en testant les jeux avant leur déploiement sur le marché. Les retards ont été attribués au fait que les fournisseurs ne transmettaient pas les informations requises à la GGL en temps voulu. Reste que la simplification du processus de partage de documents entamée en début d’année a permis des amélioration significatives.
Rappelons que le traité inter-étatique allemand de 2021 sur les jeux de hasard a permis d’établir un marché complet des paris et jeux de hasard en ligne, la GGL ayant été désignée comme l'autorité centrale de régulation au début de l’année 2023.
Cependant, malgré les développements soulignés par la GGL dans son rapport, les parties prenantes du secteur ont critiqué le processus réglementaire allemand, le qualifiant de « peu favorable aux opérateurs commerciaux ». Une étude réalisée en novembre 2023 par l'Université de Leipzig a par ailleurs suggéré que le marché noir est beaucoup plus important que ne le laisse entendre le régulateur, estimant que 48,80 % des joueurs utilisent encore des sites offshore et que jusqu'à trois quarts des revenus en ligne sont générés à l'étranger.
Pour finir, l’association allemande des paris sportifs (DSWV) a décrit le cadre réglementaire actuel comme étant « le plus restrictif au monde ».
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