Le mardi 31 janvier dernier, une « opération judiciaire d’ampleur » a été menée par les services de police de trois pays, l’Allemagne, la France et l’Italie. En effet, un réseau de machines à sous et de paris illégaux sévissant dans un total de quatorze départements a été démantelé. En France, une vingtaine de commerces a été perquisitionnée et pas moins de six personnes d’origine turque ont été mises en examen.
Machines à sous illégales et sites de paris en ligne offshore
En janvier 2019 débutait ce qui devint une haletante affaire. Au Mans, dans la Sarthe, plusieurs machines à sous furent découvertes par les forces de l’ordre dans les pièces annexes de différents commerces, principalement des débits de boissons. Plusieurs mois après, une enquête préliminaire fut donc ouverte par le procureur de la République de la commune, laquelle donna lieu à l’audition de deux gérants d’établissements.
À ce stade, l’enquête confirmait « la mise à disposition totalement illégale de ces terminaux de jeu par un intermédiaire vivant à Paris, qui intervenait pour l’installation des appareils et la récupération des gains ». Les perquisitions avaient également permis la découverte d’ordinateurs portables permettant de miser sur des sites de paris sportifs hébergés à l’étranger.
L’affaire a dès lors pris une tournure quasi-internationale puisqu’elle fut confiée à la Juridiction Inter-Régionale Spécialisée de Rennes. Rapidement, plusieurs commerces sont identifiés dans d’autres pays européens. Ces derniers semblent faire partie d’un seul et même réseau structuré.
Un total de vingt-neuf personnes interpelées dans les pays concernés
Selon le procureur de la République de Rennes —à qui le dossier d’instruction a été confié en septembre 2019 —, les fonds qui étaient misés sur les machines à sous illicites des commerces français avaient pour vocation d’être transférés dans différents pays tels que l’Allemagne et l’Italie, mais aussi la Roumanie et la Turquie.
Dans les pays cités, pas moins de vingt-neuf personnes ont d’ailleurs été mises en examen. Cela n’aurait pas été possible sans les 280 gendarmes, policiers et douaniers qui ont été mobilisés pour mener à bien l’opération en France, sans compter que 350 agents des forces de l’ordre allemands, italiens et suisses ont également été sollicités.
À ce jour, six individus turcs et franco-turcs, considérés comme les acteurs majeurs du réseau, ont été arrêtés. Âgés de 25 à 58 ans, ces derniers ne possèdent pas de casier judiciaire mais encourent une peine de dix ans d’emprisonnement.
En outre, les enquêteurs ont saisi en France et en Allemagne un total de vingt-quatre machines à sous non déclarées, ainsi que 250 000 € en espèces, un bien immobilier et plusieurs véhicules directement « issus des infractions commises, ou résultant du blanchiment de ces délits », informe le procureur de la République de Rennes.
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