En France, dans le cadre du budget 2025, le gouvernement cherche à combler un trou de 60 milliards d’euros. Pour ce faire, il prévoit à la fois une augmentation des recettes à hauteur de 20 milliards d’euros et une réduction des dépenses de 40 milliards… Parmi les nouvelles sources de revenus envisagées, les jeux d'argent pourraient bien jouer un rôle clé.
France : les jeux de casino dans le viseur d’une réforme fiscale
Bercy envisage de réviser la fiscalité des jeux d'argent, un secteur qui inclut les jeux de loterie, les jeux de casino, les paris sportifs et le poker en ligne. Cette révision s'inscrirait dans une réforme des prélèvements sociaux appliqués au Produit Brut des Jeux (PBJ), une mesure qui pourrait générer près de 500 millions d'euros supplémentaires chaque année. Ces fonds viendraient principalement gonfler les recettes de la Sécurité sociale, particulièrement sous pression en raison des coupes budgétaires prévues.
En effet, la Sécurité sociale, contrainte de réaliser environ 15 milliards d'euros d'économies, pourrait largement bénéficier de cette refonte fiscale. Actuellement, les cotisations sociales sur le PBJ sont déjà versées à cet organisme, mais la réforme permettrait d'accroître ses revenus de près de 40 %. Le gouvernement pourrait également instaurer une nouvelle taxe sur les dépenses publicitaires des acteurs du secteur, offrant une autre source de financement pour l'Assurance maladie.
Toutefois, cette réforme pourrait bouleverser un secteur déjà fortement imposé. En 2021, la Cour des comptes avait mis en lumière le taux élevé des taxes pesant sur les jeux d’argent en France. Et ce n’est pas tout : la Française des Jeux (FDJ), privatisée en 2019, pourrait également être concernée par la « taxation exceptionnelle » des grandes entreprises récemment évoquée par le gouvernement. La FDJ a en effet réalisé un chiffre d'affaires de 2,6 milliards d'euros l'année dernière, ce qui la place bien au-delà du seuil visé pour cette nouvelle surtaxe sur les entreprises très profitables.
Un secteur en pleine expansion malgré une forte imposition
Malgré une fiscalité déjà conséquente, les jeux d'argent continuent de prospérer en France. Selon les dernières données, 27 millions de Français ont participé à des jeux de hasard au moins une fois au cours de l'année écoulée, dépensant en moyenne 5 € par semaine. En cumul, cela représente un total de 20 milliards d'euros dépensés en jeux d’argent.
En durcissant la fiscalité sur ce secteur, le gouvernement espère non seulement remplir les caisses de la Sécurité sociale, mais aussi lutter contre les comportements à risque liés au jeu. D’après le gouvernement, 6 % des joueurs sont considérés comme étant à risque modéré ou élevé d'addiction, une statistique qui renforce l'argument en faveur d’une régulation plus stricte.
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