Un nouveau rapport, publié en 2024 par le cabinet d’études Yield Sec pour le compte de la Campaign for Fairer Gambling (CFG), révèle l’ampleur préoccupante du marché illégal des jeux d’argent en ligne aux États-Unis. Selon cette analyse, les plateformes non réglementées s’accaparent la majorité d’un secteur évalué à 90,10 milliards de dollars, engrangeant à elles seules 74 % des revenus totaux, soit environ 67,10 milliards de dollars ! Ce chiffre représente une hausse de 64 % en un an, alors que les opérateurs légaux, bien qu’en croissance, ne progressent que de 36 %…
L’étude souligne également la forte exposition des internautes américains aux sites iGaming illicites. En effet, 88 % des utilisateurs rencontrent du contenu lié au jeu illégal sur diverses plateformes numériques, qu’il s’agisse de moteurs de recherche, de réseaux sociaux, de services de streaming ou d’applications mobiles. Les opérateurs illégaux parviennent ainsi à séduire de nouveaux joueurs grâce à des offres plus diversifiées et des promotions agressives, lesquelles sont difficilement concurrencées par le marché réglementé.
Une majorité écrasante de revenus illégaux aux États-Unis !
La situation du marché iGaming américain est aggravée par le rôle des affiliés : d’après Yield Sec, les partenaires faisant la promotion de plateformes illégales dépassent très largement en nombre ceux qui soutiennent les marques autorisées, dans un rapport de six pour un. Le rapport indique par ailleurs qu’au total, 917 opérateurs illégaux ont été recensés, contre seulement 95 acteurs officiels…
Les grands événements sportifs, tels que le Super Bowl, March Madness, la Copa América ou encore les Jeux olympiques, servent de porte d’entrée pour ces opérateurs. Ils profitent de l’enthousiasme des parieurs pour les rediriger vers d’autres formules lucratives, notamment des jeux de casino en ligne ou des plateformes de prédictions sur tout un tas de sujets variés (élections, politiques douanières, show-business etc.), proposant ainsi une gamme de paris, on peut le dire, quasiment illimitée !
Des appels à une action collective pour protéger les joueurs
Derek Webb, fondateur de la Campaign for Fairer Gambling, déplore l’absence de mesures efficaces pour contenir ce fléau. Il dénonce « un échec retentissant » des autorités, rappelant que la légalisation des jeux en ligne dans certains États n’a pas suffi à freiner l’expansion du marché clandestin. Il cite l’exemple de la Californie, où les pertes liées à ces paris illégaux atteignent 141 dollars par habitant en 2024, contre 272 dollars au New Jersey, pourtant doté d’un cadre réglementaire plus complet, bien que toujours confronté à la montée en puissance des sites non autorisés.
Pour Ismail Vali, fondateur et PDG de Yield Sec, la responsabilité ne doit pas peser uniquement sur les organismes de régulation. Il estime que les exploitants légaux, les forces de l’ordre, les gouvernements et les grandes entreprises du numérique ont tous un rôle crucial à jouer pour identifier et éradiquer ces réseaux criminels. La CFG lance un appel urgent aux pouvoirs publics : si des actions coordonnées ne sont pas mises en place, 2025 pourrait marquer un tournant décisif, avec des conséquences encore plus graves pour l’industrie légale et pour la protection des joueurs.
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