Privatisation de la FDJ ou comment la France aime se tirer une balle dans le pied

Julien E.
Julien E.
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La Française des Jeux est l’une des entreprises privées françaises les plus rentables. Détenue à 72% par l’état français, la FDJ est pourtant sur le point d’être vendue dans le cadre du projet PACTE, pour dit-on améliorer les finances de l’hexagone. Mais l’opération est-elle réellement une bonne idée pour l’état et pour l’ensemble des Français ?

Une hérésie à la Française

L’année dernière, nous avions déjà touché un mot sur cette future privatisation de l’un des fleurons de l’économie française. Depuis quelques années, on nous rabâche à longueur de journée que l’économie est dans la rouge, qu’il faut faire des efforts de façon solidaire (comprenez de la part des ménages) et qu’il est temps de redresser le pays.

Pour cela, le gouvernement fait ses propositions de privatisation : vendre les barrages français, vendre les aéroports de Paris et vendre la FDJ. La raison ? Elle est simple, il faut récupérer des liquidités dès que possible. Mais la décision est-elle vraiment sensée d’un point de vue financier ?

Si vous possédiez une entreprise valant 10€ milliards mais rapportant plus de 3€ milliards par an, serait-il judicieux de vendre ? A (très) court-terme oui, mais à moyen et long-terme, c’est une hérésie. Une décision qui va à l’encontre même du bon sens.

Même si l'état a l'intention de vendre quelque 50% de ses parts, pour lui laisser des intérêts à hauteur d'un peu plus de 20%, on ne comprend pas l'ntérêt d'une telle manoeuvre.

Par cette décision, l’état français montre une fois encore son incapacité à protéger ses propres intérêts et sa passion pour les privatisations.

La FDJ bat un nouveau record en 2018

Car en termes de rentabilité, il est difficile de faire mieux que la Française des Jeux ! En 2018, la firme a dégagé 15,8€ milliards de chiffre d’affaires, soit une croissance globale de 4,4%. Etonnamment, le nombre de joueurs a baissé pendant la période, mais les joueurs restants ont tendance à dépenser plus. Le développement des paris sportifs et des jeux à gratter ont été le moteur de cette croissance.

15,8€ milliards de chiffre d’affaires, cela correspond à peu près à 10€ milliards pour l’état français. Enlevons toutes les taxes, les frais de gestion, les salaires des employés, etc. Et on arrive à environ 3€ milliards de bénéfices net pour l’état français.

Précisons que ces bénéfices ne sont pas récents. Cela fait des années que la FDJ est rentable.

Vendre une entreprise aussi rentable est une décision aberrante et n’est que la continuité des dernières décennies écoulées. A croire que le but n’est pas d’enrichir le pays mais de l’appauvrir de plus en plus. D’ici peu, la majorité des parts de la FDJ appartiendra à des intérêts étrangers et la France ne pourra plus profiter de cette manne financière. Car une fois les milliards de cette vente dépensés, on pourra entendre comme c’est le cas depuis des années que la France a besoin de faire des économies.

Et on vendra encore et encore des entreprises parfaitement rentables, tout cela pour pouvoir se pavaner sur le court-terme, et pleurer sur le long-terme.

« 1 millionnaire tous les 2 jours »

Le site officiel de la FDJ peut s’en vanter, il existe des millionnaires en France grâce aux jeux à gratter et aux loteries. Nous parlons régulièrement de gros gagnants FDJ : 500,000€ dans le Nord, 500,000€ près de Toulouse ou encore 600,000€ dans le Rhône, c’est clair cela fait rêver.

Avec 198 nouveaux millionnaires en 2018, la FDJ se vante d’une moyenne d’un millionnaire tous les deux jours. Pas mal en effet.

Mais il est primordial de préciser que cet important nombre de millionnaires existe au détriment des millions de joueurs perdants. Les loteries mais surtout les jeux à gratter proposent en effet un taux de retour faible par rapport à la plupart des jeux d’argent. Le taux de retour est de 68% en moyenne.

A titre de comparaison, les casinos en ligne proposent environ 94-95% de taux de redistribution, les casinos terrestres près de 85-86% et le PMU 76%.

Pourtant, la population est de plus en plus attirée par les jeux à gratter. Pourquoi ? Simplement parce qu’ils sont accessibles, ne requièrent aucune stratégie et vous disent instantanément si vous avez gagné ou non. Ils permettent en outre de faire rêver le citoyen lambda, qui espère gratter un gain à 6 chiffres ou plus et se mettre prématurément à la retraite.

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