
Cinq hommes, quatre de nationalité géorgienne et un Ukrainien, ont été interpellés le week-end dernier au casino Partouche de la Grande-Motte. Ces derniers sont soupçonnés d'avoir mis en place une technique de triche pour engranger des gains frauduleux s'élevant à 76 000 €. Alors qu'ils devaient être jugés en comparution immédiate le mercredi 19 mars à Montpellier, l'audience a été reportée au 30 avril en raison d'une tentative de suicide de l'un des prévenus…
Des gains anormalement élevés à une table de roulette du casino
L'affaire en question met en lumière les failles de sécurité dans les casinos et la sophistication croissante des stratagèmes de triche. Selon les images de vidéosurveillance, le groupe aurait utilisé une tige de fer insérée dans une roulette pour influencer le résultat des lancers. L'alerte a été donnée par le casino lui-même, intrigué par les gains anormalement élevés enregistrés sur une même table. « Quand d'autres joueurs s'invitaient à la table, ils ne misaient pas et ne trichaient pas », souligne Maître Laurent Libelle, avocat du casino, appuyant ainsi la préméditation du stratagème.
Face à cette situation, le casino a immédiatement contacté les forces de l'ordre, qui sont intervenues pour interpeller les suspects. Une perquisition menée à leur hôtel a permis de retrouver des indices accablants, notamment des notes sur la manipulation de la roulette et des dispositifs suspects. Cette intervention rapide a évité une perte financière plus importante pour l’établissement.
Une défense en demi-teinte pour l’Ukrainien et les quatre Géorgiens
Si les faits semblent accablants, les prévenus adoptent des positions divergentes. L'un d'eux, un Géorgien de 34 ans, a reconnu les faits et présenté des excuses, tandis que les autres contestent leur implication. Certains évoquent des dettes, une addiction aux jeux ou encore une consommation de méthadone, mais nient toute appartenance à un réseau organisé. Pourtant, le casino et son avocat suggèrent l'existence d'une escroquerie à plus grande échelle, avec des fonds qui seraient redistribués à des commanditaires via des applications numériques.
Un élément trouble davantage l'affaire : l'un des suspects, celui qui a tenté de mettre fin à ses jours, aurait présenté un faux passeport lors de son arrivée au casino. De quoi alimenter les suspicions sur d'éventuelles complicités ou sur un passé criminel. Cependant, tous les prévenus disposent de casiers judiciaires vierges, un argument que leurs avocats tentent de faire valoir…
Les avocats de la défense dénoncent une stigmatisation de leurs clients et contestent l’existence d’un réseau criminel. Selon eux, il s’agirait davantage d’individus isolés, poussés par le désespoir et la précarité. Cette thèse est toutefois battue en brèche par l’enquête en cours, qui tente d’établir d’éventuels liens avec d’autres affaires similaires en Europe.
Quelles conséquences pour les casinos terrestres français ?
Ce scandale met en lumière la vulnérabilité des casinos face aux nouvelles méthodes de fraude. Malgré des dispositifs de sécurité avancés, les tricheurs rivalisent d’ingéniosité pour contourner les contrôles. Cette affaire soulève donc la question de l’efficacité des protocoles de surveillance et des moyens mis en place pour prévenir de telles fraudes…
De nombreux casinos sont en effet la cible de triches ou tentatives de triche, comme récemment aux casino Imperial d'Annecy.
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