
Depuis janvier 2025, le casino du Tréport, en Seine-Maritime, offre à ses clients la possibilité de régler leurs mises en cryptomonnaies. Une initiative novatrice portée par le groupe Joa, qui entend anticiper l’essor des paiements numériques dans le secteur du jeu. Si, pour l’instant, cette option peine à séduire les joueurs, la direction du casino voit cette évolution comme un premier pas vers une adoption plus large.
Il faut dire que selon Marion Prouveur, chargée de promotion au sein de l’établissement, aucun joueur n’a encore utilisé cette méthode de paiement à ce jour… Pourtant, l’été dernier, le casino avait déjà reçu quelques demandes de visiteurs intéressés par l’usage des cryptomonnaies. La direction espère donc que le retour des touristes à la belle saison puisse marquer le début d’une tendance plus affirmée.
Les cryptomonnaies dans les casinos : une innovation sous haute surveillance
L’intégration des cryptomonnaies dans l’univers des casinos n’est pas une démarche anodine. Le groupe Joa a dû obtenir l’aval du Service Central des Courses et Jeux, l’organisme chargé de réguler le secteur. L’enjeu principal est d’assurer un cadre sécurisé, notamment pour éviter tout risque de blanchiment d’argent. L’entreprise a ainsi opté pour un partenariat avec Lyzi, une fintech française spécialisée dans les paiements en actifs numériques.
Grâce à cette collaboration, le casino peut désormais accepter des paiements en Bitcoin, en Ethereum et dans d’autres cryptomonnaies, tout en garantissant un contrôle strict sur l’identité des utilisateurs. Joa souhaite ainsi attirer une clientèle plus connectée et sensible aux évolutions technologiques, dans un contexte où plus de 8 % des Français possèdent déjà des cryptoactifs.
Vers une fiscalité de plus en plus stricte au sein de l’Union européenne
Si l’essor des cryptomonnaies dans les casinos ouvre de nouvelles perspectives, il s’accompagne aussi d’un encadrement fiscal renforcé. La directive européenne DAC8, qui entre progressivement en vigueur, impose une transparence accrue sur les transactions en cryptoactifs. Désormais, l’administration fiscale des pays de l’UE pourra exiger des plateformes d’échange qu’elles transmettent automatiquement les opérations de leurs utilisateurs.
Cette traçabilité totale complique la tâche des détenteurs de cryptomonnaies qui espéraient conserver un certain anonymat. Un oubli de déclaration pourrait entraîner des sanctions sévères, allant d’amendes salées à un redressement fiscal majoré. Par ailleurs, des débats persistent sur l’évolution de la taxation des cryptos. Alors qu’une flat tax de 30 % sur les plus-values est déjà en vigueur, certains experts plaident pour un durcissement des règles, notamment sur les transactions impliquant des « stablecoins ».
Utilisation des cryptodevises : entre opportunité et vigilance
L’initiative du casino du Tréport illustre bien l’ambivalence autour des cryptomonnaies : à la fois symbole d’innovation et sujet de régulation croissante. Si la demande reste encore timide, la tendance pourrait s’inverser à mesure que ces actifs numériques se démocratisent. Reste à savoir si les joueurs adopteront durablement ce nouveau mode de paiement ou s’ils préféreront rester fidèles aux méthodes traditionnelles.
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