Les casinos à Macau connaissent depuis près de deux ans un déclin constant de leur chiffre d'affaires. L'une des raisons est que les junkets operators – ceux qui font la jonction entre joueurs VIP et casinos – ne peuvent plus permettre aux gros joueurs de dépenser comme ils le faisaient avant.
Un rapport d'un sociologue de Hong Kong, T. Wing Lo et d'un chercheur, Sharon Ingrid Kwok, a montré que les organisations criminelles chinoises avaient mis la main sur les junkets depuis des années et que les deux activités étaient étroitement liées.
Un lien indéfectible
L'étude a eu lieu pendant deux ans et demi, de 2012 à 2015 et a permis de rassembler les témoignages de membres des triades, d'opérateurs de jeux, de membres de la police et d'officiels du gouvernement.
La conclusion de l'étude est sans appel : « Les salles de jeux pour les VIP sont toujours dominées par les triades à ce jour. La différence est qu'ils ont réajusté leur rôle auparavant très intrusif pour être dorénavant dans une stratégie plus harmonieuse qui colle mieux à la réalité du marché. »
Pour aller plus loin, on apprend que l'essentiel des revenus générés par les triades est lié aux joueurs VIP des plus gros casinos de Macau. Les plus importants membres de certains junkets proviendraient des triades, qui placent leurs hommes aux postes clés.
Cette activité est extrêmement lucrative, ou plutôt était extrêmement lucrative puisque Macau générait encore près de 70% de ses revenus grâce aux joueurs high-rollers il y a un peu plus de deux ans.
Ce secret de polichinelle est donc aujourd'hui mis en lumière par cette étude. Même le Bureau de Coordination et d'Inspection des Jeux de Macau dit ne pas être au courant de lien entre mafia et casinos. Aucun casino n'a pas pour le moment admis que la part de leur activité provenant des VIP était liée au grand banditisme.
0 COMMENTAIRE